Fédéral

Publication } 30-06-2023

Après l’arbitre Florence Sauvage et la scoreuse Aurélie Hansch, Femmes de Sport part à la rencontre de l’entraineur Victoria Biteur, salariée du club de Grenoble.

Née le 8 avril 1991 à Lyon, Victoria a débuté le softball par l’intermédiaire d’amis de Lycée à Villefontaine.

« C’est Virginie Bruneau qui m’a proposé de jouer au softball en 2007, j’avais 16 ans et demi et je suis tombée dans la marmite. »

 

Rapidement détectée, elle intègre la filière de haut-niveau et entre au Pôle France Softball de Boulouris en 2008.

« C’était une année très enrichissante qui m’a donné envie de m’investir dans le développement de ce sport. Je suis ensuite repartie à Grenoble pour poursuivre mes études post-bac. »

Elle rejoint le club de Grenoble alors que se monte un projet de softball féminin. Elle passe sa licence STAPS puis un BPFJEPS ATP, le président du club Vincent Costes lui proposant un stage avant qu’elle n’enchaîne sur un contrat d’apprentissage qui mènera à un emploi d’avenir.

 

« L’objectif était clair dès le début, il fallait arriver à développer l’activité pour auto-financer mon emploi et le pérenniser, de ce côté-là on peut dire que c’est mission accomplie. »

De fait, le club met en place des stages de perfectionnement pendant les vacances scolaires – qui ont notamment permis de sortir une génération de joueuses en plus d’aider à financer l’emploi – des actions en milieu scolaire et en centre de loisirs.

« Nous avons aussi travaillé avec la maison familiale et rurale de Crolles, mené des actions ponctuelles avec des communes (périscolaire), en centre socio-culturel et avec des entreprises. Tout cela m’a permis de construire un réseau, au gré des actions et rencontres, qui nous permet d’avoir une activité stable et pérenne aujourd’hui. »

En tant qu’athlète, Victoria évolue en Division 1 et a disputé trois Coupes d’Europe avec deux clubs différents. Elle a plusieurs fois fait partie du groupe d’athlètes de l’Équipe de France Féminine de Softball mais non sélectionnée en compétition. Elle fait partie de l’équipe qui a remporté le Challenge de France Féminin de Softball 2022, premier titre de l’histoire du club de Grenoble.

En tant qu’entraineur elle rejoint l’encadrement de l’Équipe de France Féminine de Softball 16U en 2016 puis 15U en 2022.

« En 2016 c’était une découverte, avec de grandes différences par rapport à une Coupe d’Europe ou un championnat national. Cela m’a permis de voir d’autres pays et d’autres façons de pratiquer le softball. En 2022 j’ai pu profiter de l’expérience de Raina (Hunter, manager). Beaucoup de partage et de collaboration, un apprentissage de la création et la gestion d’un groupe qui doit performer immédiatement. Cela nécessite une disponibilité permanente et totale, c’est très différent d’un groupe qui joue une saison entière. »

Elle avait entre ces deux expériences fait partie de la première promotion du DEJEPS (2019) afin de continuer à gagner en compétences dans ses missions au quotidien, tant sur le développement que sur le haut-niveau.

« Je suis contente de voir que les mentalités ont évolué sur le fait que les filles puissent entrainer. C’était presque incongru d’avoir une femme entraineur auparavant. Coacher c’est comme arbitrer, c’est une vocation et il faut l’encourager. »

Pas forcément étonnant dans une communauté qui compte de plus en plus de filles et femmes mais encore à très forte dominante masculine. Le corps des entraineurs est celui dans lequel la proportion de femmes est la moins élevée, derrière ceux des arbitres et des scoreurs.

« Ce qui me motive, c’est d’aider les jeunes, de donner le premier coup de pelle et polir les diamants bruts. J’aime être dans l’analyse sur comment faire pour aider nos athlètes à progresser, en fonction de leurs expériences et capacités d’apprentissage tout en prenant en compte leur parcours précédent. »

Afin que Victoria puisse plus se concentrer sur la formation et le suivi des joueurs, ainsi que la création d’une équipe de softball jeune, le club a pour projet d’ajouter un emploi BPJEPS ATP à la rentrée.

« Je fais un peu de tout mais je ne peux pas rentrer dans le détail ni être performante sur tous les aspects. Nous avons besoin de cela pour franchir un nouveau cap. »

Le club a par ailleurs initié une démarche novatrice de partenariat avec le club de football américain de Grenoble. Depuis 2020, les deux clubs partagent leurs réseaux et compétences en mettant leurs personnels à disposition l’un de l’autre. C’est ainsi que Victoria aide par exemple au développement de la section jeune du club de football américain, quand les Grizzlies bénéficient de compétences en communication et sur la recherche de partenariats en retour.

 

Sur le plan sportif, Victoria souhaite continuer à jouer le plus longtemps possible, profiter et tirer profit du travail qui porte ses fruits avec un club aujourd’hui performant sur la scène nationale. En tant qu’entraineur elle souhaite accompagner les athlètes dans leur découverte et l’apprentissage du haut-niveau et continuer à être impliquée dans les collectifs France Jeunes.

« Je suis fière d’entrainer une équipe qui s’est construite et gagne des titres. Je suis aussi fière de faire partie d’un club qui accompagne tous les adhérents dans leur pratique et fait en sorte que chacun y trouve son compte. »

Questionnée sur l’emploi dans les clubs et l’opportunité que cela peut représenter, Victoria indique qu’« il faut accepter que les projets prennent du temps à se concrétiser. Il ne faut pas non plus hésiter à faire le pari de l’apprentissage, de l’humain car cela représente une plus-value inimaginable pour le club. »

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