Fédéral

Publication } 28-02-2021

Dans vos clubs : Caen

Chaque mois, retrouvez le portrait d’un club de la Fédération.

Après les Gothics de Gif-sur-Yvette en Ile-de-France rendez-vous en Normandie à la rencontre des Phenix de Caen.

Premier club du Calvados affilié à la Fédération en 1986, l’association a été fondée en 1985 et s’appelait initialement les Hornets.

Boris Helleu, Président du club depuis 2014 et Maître de Conférences en management du sport à l’Université de Caen Normandie, nous partage l’historique d’une association qui porte bien son nom, ayant à plusieurs reprises bien failli disparaître mais finissant toujours par renaître de ses cendres.

« Dans les années 90 et jusqu’au milieu des années 2000, le club s’est beaucoup développé grâce à Melvin McNair. Melvin était médiateur dans le quartier sensible de la Grâce de Dieu où est implanté le club. Avec un tel ambassadeur, l’association a atteint son plus haut historique avec plus de 100 licenciés, il évoluait régulièrement au niveau national. »

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas l’histoire de Melvin et Jean McNair, nous vous invitons à la découvrir au travers de ce reportage de France Inter.

Dans les années 2000 le club compte une quarantaine de licenciés.

« La pratique était orientée vers quelque chose de beaucoup plus ludique, ça jouait au softball mixte et au baseball fun mais ça n’a pas duré. A l’initiative d’anciens licenciés, menés par Yves Meunier Guttin, le club a connu une renaissance et d’excellents résultats sur la scène régionale. L’orientation était plus compétitive, avec une dynamique qui a culminé en 2013 avec un titre de champion régional, un quart-de-finale de Nationale 2 Baseball et plus d’une cinquantaine de licenciés dont une équipe jeune. »

Pour autant, les Phenix sont à nouveau en grande difficulté et Boris, arrivé depuis peu, se retrouve seul aux commandes d’un club accusant une dette de 10 000€.

« En 2014-2015, le club est passé tout près de la disparition. Il fallait trouver 10000€, la plupart des pratiquants étaient partis, on s’est dit ‘on arrête tout ou on recommence’. On a décidé de relever le défi, on s’est serré la ceinture, la ville et la Fédération nous ont soutenu et on a y est allés. »

Le club renait de ses cendres, à nouveau et se relance via deux axes forts : une gestion financière saine et un projet associatif construit sur un juste équilibre entre la compétition et le plaisir.

« Nous n’avions que 12 licenciés, dont 3 filles. Plusieurs anciens sont revenus et ont apporté leur expertise technique, nous avons lancé une équipe de softball mixte et accompagné le développement du baseball féminin en suivant la progression de celle qui est devenue la deuxième ambassadrice du club, l’internationale Camille Foucher. »

La meilleure lanceuse de l’édition inaugurale des Championnats d’Europe de Baseball Féminin 2019 remportés par la France à Rouen, en Normandie, est une régionale de l’étape. Elle a commencé le baseball à Cherbourg avant de rejoindre Caen pour ses études au milieu des années 2010. Retrouvez son portrait ici.

Camille Foucher, meilleure lanceuse de l’Euro Baseball Féminin 2019 aux côtés d’Hiroko Yamada, Présidente de la Commission Baseball Féminin de la Fédération Internationale de Baseball et Softball à Rouen. Crédit FFBS / Yoann Montagne.

Le club, lui, est stabilisé. Il compte une cinquantaine de licenciés et continue à axer sa stratégie sur une structuration progressive en mettant l’accent sur la féminisation, tant sur qu’en dehors des terrains.

Camille Foucher sur le monticule avec Caen. Crédit photo Caen Phenix.
« Nous faisons beaucoup pour le développement de la pratique féminine oui mais aussi pour la gouvernance. Nous sommes très fiers de compter plus de 50% de femmes au sein de notre conseil d’administration. » 

La parité dans les instances dirigeantes, un sujet qui fait de nouveau l’actualité et en faveur duquel le Président Seminet s’est engagé lors du dernier congrès du Comité National Olympique et Sportif Français.

« Nous sommes aussi très fiers d’avoir peu de turnover. Nos licenciés sont fidèles et la plupart des départs sont liés aux études. »

Un autre domaine dans lequel le club s’est distingué est l’innovation et la digitalisation. Précurseur sur l’utilisation d’outils numériques au milieu des années 2010, le club a notamment été le premier de l’agglomération caennaise à avoir recours au financement participatif – sur Fosburit, une plate-forme avec laquelle la FFBS a été la première Fédération sportive à signer un partenariat.

« Au-delà de la collecte, qui visait un objectif de quantité de participants plus qu’un montant à récolter, l’idée était de fédérer autour d’un projet associatif structurant. Nous avons aussi été les premiers à utiliser SportEasy, une application qui permet de gérer les équipes. »

La digitalisation et les outils numériques, un axe prioritaire de travail pour la Fédération qui, après avoir signé plusieurs partenariats serviciels lors de la dernière Olympiade (Joinly, SportEasy, I Believe in You ou encore Besport) réétudie actuellement sa stratégie numérique et les outils les plus appropriés à mettre à disposition des clubs.

Comme dans beaucoup de clubs, l’une des questions centrales reste celle des infrastructures. Les Phenix ont un terrain ouvert nommé en l’honneur de Melvin et Jean McNair situé dans le quartier de la Grace de Dieu, à la confluence de quatre communes, doté d’un back-stop et d’abris.

« Au tout début, c’était vide. Le quartier était aux confins de la ville et a été rattrapé par la périurbanisation. Nous devons désormais gérer les problématiques de balles dans le jardin et les relations avec le voisinage. Le terrain n’est pas clos et nous avons régulièrement des gens qui le traversent lors des entrainements ou des rencontres. »

Pour autant, la ville est à l’écoute et en soutien du club.

« Nous avons une très bonne relation avec la Ville qui nous considère comme un interlocuteur crédible et cohérent. Nous savons qui nous sommes. Nous travaillons depuis quelques années sur les différents scénarii : relocalisation, réorientation du terrain, installation d’une casquette au-dessus du marbre, etc. En raison d’un faible foncier disponible dans l’agglomération, nous privilégions aujourd’hui l’hypothèse d’une réorientation du terrain. »

Comme l’ensemble de la communauté du baseball softball et plus généralement du monde sportif, le club souffre actuellement des conséquences de la Covid-19 mais entretient le lien avec ses membres et reste optimiste sur le retour au jeu dans les semaines qui viennent.

« Nous suivons strictement le protocole sanitaire de la fédération. La pratique en extérieure n’est possible que le week end et il faut composer avec les conditions climatiques. Cela fait maintenant un moins qui nous proposons des séances le  week end. »

Proposer des activités, rester en lien avec ses licenciés, en prenant son adhésion sans tarder, c’est-à-dire sans attendre le début des compétitions sportives de la saison 2021, ce sera l’objet d’une grande campagne de communication prochainement lancée par la Fédération.

Les Phenix