Équipe de France de Softball
Publication } 26-03-2020
C’est l’un des grands espoirs du softball féminin français.
Un talent né, passé de la découverte du baseball-softball à une première sélection en Équipe de France féminine de Softball en à peine trois ans.
C’est à Montendre, en Nouvelle-Aquitaine que Kimane Rogron a lancé ses premières balles, lors d’une animation en collège organisée par Jean Lenoir.
Kimane Rogron: "J'aimais le mélange entre puissance et rapidité, le fait que ce soit un sport individuel mais aussi collectif car on a besoin de tout le monde pour que l'équipe soit forte."
Un talent passant rarement inaperçu, Kimane intègre le Pôle Espoir Baseball de Bordeaux dirigé par Patrice Briones en 2014. Hasard ou coïncidence, Kimane porte le n°17, le même que celui porté par le lanceur gaucher, l’un des athlètes comptant le plus de sélections en Équipe de France de Baseball.
Approchée par Céline Lassaigne, manager de l’Équipe de France féminine de Softball et responsable du Pôle France Softball de Boulouris et Raina Hunter, manager de l’Équipe de France féminine de Softball U19 (désormais U18) lors du Camp National Baseball organisé à Montpellier fin 2015, elle se présente aux pré-sélections France U16 et intègre le Pôle France Softball en 2016.
Céline Lassaigne: "C'était une athlète naturellement puissante, avec un bon gant et qui dégageait beaucoup de confiance en elle."
En apparence confiante, Kimane n’a cependant pas tout de suite pris conscience de son potentiel et même mis du temps à le réaliser, comme par exemple lorsqu’elle a été appelée avec les seniors pour l’Euro 2017.
Kimane Rogron: "Ma première réaction lorsque j'ai reçu l'e-mail (pour la sélection à l'Euro 2017 en Italie) ? J'ai pensé qu'on me l'avait envoyé par erreur."
Sa première “cap” chez les seniors, à seulement 15 ans, n’est cependant pas le fruit d’une erreur d’adressage.
Céline Lassaigne: "C'était le bon moment pour la lancer. Le passage jeune-senior est toujours délicat. Le groupe des seniors était idéal à ce moment-là dans le sens où les filles étaient assez bienveillantes pour accueillir une jeune comme Kimane, l’éduquer et lui donner de l’expérience au niveau du jeu et du collectif. Sa personnalité extravertie et son sens de l’humour ont fait le reste."
Hasard du calendrier, elle honorera sa première sélection sous le maillot bleu avec les seniors (3 en 10, 2 points produits) avant les 16U (6 en 12 avec 2 triples et 3 points produits). Mais Kimane voit déjà plus loin, Outre Atlantique.
Kimane Rogron: "Je voulais jouer aux États-Unis dès mon entrée au Pôle mais je n'ai vraiment pris conscience que c'était possible que lorsqu'on m'a proposé d'aller faire des tests de sélection."
C’est par l’intermédiaire de Stacie Townsend, alors entraineur des lanceuses de l’Équipe de France, qu’un groupe d’athlètes du Pôle se rend au Texas sous la direction de Céline Lassaigne, en avril 2017, pour tenter de décrocher une bourse. Bingo pour Kimane, ce sera le Trinity Valley Community College, en NJCAA Division 1.
Céline Lassaigne: "Le potentiel, le caractère et l’éthique de travail pour aller aux États-Unis, elle avait tout ça dès son entrée au pôle. Il a fallu peaufiner techniquement et travailler sur la notion de perfection, de réussite et d’échec et elle était prête pour se lancer."
Le travail continue, en Pôle et lors des rassemblements et tournois Équipe de France et notamment les Achille Challenges ou le Japan Tour. Kimane poursuit son apprentissage et se prépare à franchir l’Atlantique pour la rentrée 2019-2020 mais avant ça, elle a une page d’histoire à écrire avec les Bleues.
Ce n’est plus du tout la même Kimane qui se présente à Ostrava pour ses deuxièmes Championnats d’Europe en 2019. Titulaire au coin “chaud”, la troisième base éclabousse la compétition de son talent: ,483 de moyenne à la frappe – meilleure moyenne de l’équipe de France et sixième meilleure moyenne à la frappe des athlètes du Top 8 de la compétition (voir ici) – 14 coups sûrs, 4 doubles, 1 triple, 1 home-run, 5 points produits, 2 bases volées, 1 seule erreur défensive.
En bref, une contribution non négligeable à une campagne historique des Bleues qui décrochent le troisième Top 6 de leur histoire, le premier depuis 1995, et se qualifient pour le tournoi de qualification Olympique de Softball Europe/Afrique des Jeux de Tokyo 2020 (lire ici). Un TQO à revivre dans “la vie en bleue”, un reportage dans lequel Kimane souligne la chance qu’elle a d’évoluer dans un collectif qui représente bien plus qu’un groupe athlètes, une véritable famille.
On retrouve Kimane aux États-Unis donc, où sa saison vient d’être stoppée par la progression du coronavirus COVID-19. Un peu en difficulté au début, elle s’est ensuite rapidement adaptée, frappant ,324 de moyenne avec 5 home-runs et 21 points produits en 23 rencontres (statistiques complètes).
Kimane Rogron: "Au niveau scolaire c'est très strict, on ne peut pas jouer si on n'a pas les notes qui conviennent. Sur le plan sportif on s'entraîne énormément, on n'a aucun temps libre. Sur le plan culinaire, je regrette la France ! J'ai connu des premiers matchs compliqués mais après ça se passait bien et je suis triste que la saison ait été annulée."
Ce n’est que partie remise pour Kimane qui est déjà penchée sur son prochain objectif, marcher dans les pas d’Eloïse Tribolet et de Mélissa Mayeux (lire ici) pour devenir la troisième française à évoluer en NCAA Division 1, le plus haut-niveau du softball féminin universitaire tout en continuant à évoluer avec l’Équipe de France féminine de Softball.