Fédéral
Publication } 30-12-2023
Dans ce nouvel épisode de Femmes de Sport nous partons à la rencontre de la secrétaire générale de la Ligue de Nouvelle-Aquitaine, Laure Cattaï.
Née le 27 avril 1973 à Périgueux, en Dordogne, elle a découvert le baseball au collège en 1984. Elle était dans la classe de Patrice Briones, international français qui évoluait au poste de lanceur et qui n’a pris sa retraite qu’il n’y a que quelques années.
« Mon frère jumeau a commencé à jouer à Bergerac avec Patrice, où il y avait du baseball et du softball. Un club de softball s’était créé en 1980 à La Force, j’ai commencé lors de la saison 86/87, j’étais la première fille du club. J’y suis allée pour voir et n’ai plus jamais quitté ce sport. »
Laure était très active en tant que joueuse jusqu’à la fin des années 90, faisant régulièrement des allers-retours entre Bordeaux, où elle étudiait, et Bergerac, avant de moins jouer, surtout à l’occasion de tournois.
« Je suis revenue vivre à Bergerac en 2002 suite à une opportunité professionnelle. J’ai eu mon fils en 2005, j’étais moins disponible pour jouer et j’ai repris de manière plus active en 2010, en l’emmenant au club avec moi. »
De retour chez les Alouettes en 2010, elle faisait partie de ceux qui s’occupaient des entrainements des jeunes et des adultes – une fonction qu’elle avait déjà occupée au début des années 90, et prenant directement la présidence d’un club qui était alors en sommeil.
« Avec Sarah Albo, la sœur de Stephen Lesfargues, on ne voulait pas que le club ferme alors on s’y est mises. Cela a rapidement fonctionné et petit à petit on est montés à 75 licenciés. »
Pour raisons personnelles, Laure repart à Bordeaux en 2015 et reste présidente jusqu’en 2017 avant de passer la main.
« C’était une décision difficile mais nécessaire, je ne pouvais plus assumer ce rôle à cause de la distance. »
Arrivée à Eysines, Laure lève le pied tout en restant disponible.
« J’ai donné un coup de main pour l’encadrement des adultes, je gère le groupe féminin et continue à jouer régulièrement. »
Nouveau club, nouvel environnement pour Laure qui est passée d’un club de softball à un club de baseball softball et a pu découvrir des différences d’approches culturelles entre les pratiques.
« En tant que femme entraineur, j’ai toujours eu l’impression de devoir faire mes preuves (NB : le corps des entraineurs est celui où la proportion de féminines est le plus faible à la fédération). Je me sens plus à l’aise avec un public féminin. »
En 2018, Laure rejoint le Comité Directeur de la Ligue NA, dans un contexte un peu difficile faisant suite à la réforme territoriale et à la fusion des trois anciennes ligues (Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin) en une seule.
« On sentait qu’il y avait un historique, un nouvel équilibre à trouver dans une entité qui en regroupait désormais trois et très étendue géographiquement. »
Elle devient secrétaire générale en 2019, sous la présidence de Mady Bissey.
« Mady avait de la poigne, un caractère fort et j’ai essayé de trouver ma place et de jouer le rôle de connecteur entre tous les interlocuteurs. Son déclin m’a beaucoup attristé (Mady a passé le relai à Eric Brindeaux à la présidence fin 2020 pour raisons de santé). »
Réélue en 2021, Laure s’est fait fort de donner de la cohérence et d’embarquer tout le monde, mettant en place différentes initiatives pour favoriser le partage, comme la création d’un groupe de discussions entre clubs du territoire.
« J’ai aussi souhaité garder des temps de rencontres en présentiel, ne pas tout passer au distanciel. Nous sommes dans l’humain, il faut se voir d’autant plus qu’il est toujours compliqué de cerner les motivations et investissements de chacun, qui lui sont propres et peuvent évoluer dans le temps. Les temps partagés entretiennent les liens et donnent envie de travailler ensemble. »
Questionnée sur la transition entre un mandat en club et en organe déconcentré, Laure a rapidement distingué de grandes différences.
« En club on a parfois l’impression d’être dans une bulle. En ligue, il faut prendre en compte beaucoup plus de paramètres, le rôle et les missions ne sont pas les mêmes. »
Celle qui apprécie de rôle de ‘courroie de transmission’ aime la diversité des missions et le fait de pouvoir s’investir sur des sujets précis, comme la formation par exemple ou l’opération octobre rose, un projet qu’elle a soutenu qui lui tenait à cœur après avoir créé la Coupe des amazones à La Force en 2016 dans le cadre de la lutte contre le cancer.
« J’essaye, avec les membres du comité directeur, de donner une dimension supplémentaire à Ligue, qu’elle ne soit pas qu’un organisateur de compétitions mais en capacité de mener des projets de développement. »
Animée par l’envie avant tout, elle considère que son engagement peut s’arrêter demain s’il le faut.
« Je n’ai pas d’ambition particulière autre que d’être utile et ne prend que des engagements que je peux tenir. Je veux faire bien plutôt qu’à moitié. »
De son mandat (et des précédents), elle en retire qu’elle se sent bien là où elle est, à être impliquée, nouer des liens, toujours s’impliquer dans ce sport mais d’une manière différente.
Sur la place des femmes dans les instances dirigeantes, elle porte un message d’affirmation.
« Il ne faut pas hésiter à s’affirmer et à prendre la parole et des responsabilités. Les femmes ne sont pas moins légitimes que les hommes. »
Comme à la Fédération, la Ligue NA compte sept femmes au sein de son comité directeur, une proportion plus importante que par le passé mais n’atteint pas encore la parité, qui deviendra obligatoire pour la Fédération dès les élections de fin 2024, puis à la Ligue NA comme dans toutes les autres ligues lors de l’Olympiade suivante.
Espérons que le parcours de Laure, ainsi que des autres femmes dirigeantes en club, comité, ligue ou à la Fédération inspire d’autres femmes à s’engager dans cette démarche.
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