Fédéral
Publication } 29-09-2023
En cette rentrée Femmes de Sport se rend dans le Grand-Est et plus précisément dans le Haut-Rhin à la rencontre de Charlène Salzborn, secrétaire du FC Mulhouse.
Âgée de 31 ans, la native de Mulhouse est l’une des deux femmes de la communauté du baseball softball français à avoir intégré la deuxième promotion du Club des 300 femmes dirigeantes, un dispositif porté par le Comité National Olympique et Sportif Français pour accompagner les dirigeantes du mouvement sportif de demain.
C’est à l’école que Charlène a découvert le baseball, une section était proposée dès le collège dans l’établissement Jeanne d’Arc.
« C’était en 2008, un ancien joueur est venu présenter le club, j’y suis allée faire un entrainement et je n’ai plus jamais quitté le club. »
Celle qui jouait plus au softball au début, puis au baseball ensuite faute de pratiquantes, a dû mettre la pratique quelque temps entre parenthèses, donnant naissance à deux enfants tout en restant impliquée sur son poste de Secrétaire.
« Je suis revenue ‘à plein temps’ l’an dernier. J’avais intégré le comité directeur après une discussion avec Bertrand Rué et me suis impliquée sur des projets ponctuels, je démarchais aussi des partenaires pour des activités promotionnelles et de recrutement. »
Petit à petit, Charlène s’investit et devient secrétaire, une évolution pour elle qui a longtemps occupé des fonctions d’assistante administrative de direction avant d’entamer récemment une reconversion dans l’automobile.
« J’avais beaucoup de responsabilités et de pression et une rémunération qui ne suivait pas. Je me suis reconvertie dans l’automobile avec un poste qui correspond plus à mes compétences et à mes attentes. »
Au-delà de l’administratif et de la vie associative, comme l’assemblée générale, l’organisation des réunions, la saisie des licences, Charlène gère les participations du club lors d’événements comme le Vital Sport, les animations du Décathlon Wittenheim ou d’un tunnel de frappe lors des Mulhousiennes, une course pour la lutte contre le cancer du sein, un événement exclusivement féminin avec lequel elle a noué un partenariat pour le club.
Pas évident quand on cumule un travail et son investissement associatif en plus de son rôle de mère, ainsi qu’un autre projet de maison d’édition jeunesse en parallèle.
« Je m’occupe du club une fois les enfants couchés. Je m’investis les soirs et les week-ends. »
Tout en continuant à jouer, les filles étant intégrées à l’effectif qui évolue dans le championnat allemand dans le cadre d’un partenariat avec le club voisin de Neuenburg. Les presque 30 licenciés que compte le club disputent aussi régulièrement des tournois et rencontres en Allemagne et en Suisse, notamment en softball balle lente.
Le contexte n’est pas des plus faciles à Mulhouse où le club dispose d’un bon emplacement pour les entrainements mais pas d’outil dédié (un canal d’écrêtement a été creusé il y a presque 10 ans et le club attend, depuis, une solution de relocalisation) lui permettant de jouer des rencontres et c’est en partie pour cela que Charlène a souhaité rejoindre le club des 300 femmes dirigeantes, un programme de formation fait de sessions thématiques étalées sur une année entière.
« C’est un challenge personnel et collectif. Je pense qu’il faut que les femmes prennent des responsabilités. Pour moi cela sera une belle opportunité d’apprendre et de pouvoir contribuer au développement du club. J’espère notamment me former sur le volet institutionnel pour être en mesure d’argumenter avec les partenaires publics et privés sur l’attention à accorder à notre sport. »
Le club compte près de 30 licenciés dont seulement six féminines et peu de jeunes. C’est conscients de ce potentiel que Charlène et le club veulent se positionner dans un paysage sportif certes concurrentiel mais source d’opportunités, Mulhouse représentant la quatrième agglomération du Grand-Est.
Sans se projeter sur la suite, Charlène veut jouer un rôle dans le sport, de quelle que manière que ce soit, « par passion et non par obligation ».
« Le sport c’est l’école de la vie, c’est très important dans le développement personnel et collectif. Je baigne dans le sport depuis que j’ai 6 ans, cela fait partie intégrante de ma vie. Je continuerai à m’impliquer même si je ne joue plus. »
C’est aussi au travers d’un événement tragique que Charlène s’est remise en question et est entrée dans une démarche plus volontaire.
« J’ai perdu mon père il y a deux ans et j’ai décidé de relever des défis, de faire les choses. Les femmes sont tout aussi capables, il ne faut pas qu’elles hésitent à se lancer. C’est ce que j’ai décidé de faire. »
Prochain rendez-vous pour Charlène à Paris le 14 octobre, aux côtés de la vice-présidente de la Fédération Christelle Bonavita et des 298 autres femmes du Club des 300 pour le lancement officiel de la promotion 2023/2024.
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