Fédéral
Publication } 27-10-2023
Dans ce nouvel épisode de Femmes de Sport, la Fédération part en Normandie à la rencontre de Marion Hayot.
Née le 18 juillet 1981 à Fontenay-sous-Bois, Marion est journaliste radio à Caen, ancienne pratiquante et contributrice à l’un des principaux médias du baseball français, The Strike Out France.
« J’ai grandi à Saint-Etienne, étudié les Langues étrangères appliquées avec l’envie de devenir journaliste sportive. Le sport, et notamment le football, occupait une part importante dans la vie stéphanoise. Je suis ensuite partie à Lyon faire une école de journalisme. »
Elle qui voulait faire du football, peu accessible pour les femmes au début des années 90, avait été poussée vers d’autres sports collectifs par ses parents.
Sa rencontre avec le baseball ? Une découverte lors d’un village des sports à la Foire de Saint-Etienne dans le cadre d’une démonstration organisée par les Dolphins de Saint-Etienne (aujourd’hui disparus).
« Je n’en avais jamais entendu parler avant, je suis tombée amoureuse de ce sport, il avait un côté inédit, insolite et l’ambiance était très conviviale. »
Seule fille de son équipe en rejoignant les Ducks de Saint-Just-Saint-Rambert, elle a connu l’époque, désormais révolue, où les féminines ne pouvaient pas continuer à jouer au baseball après l’âge de 15 ans.
« C’était un choc, une grande déception de devoir arrêter le baseball. Le club a littéralement monté une équipe de softball, des sœurs et conjointes de joueurs s’y mettant pour constituer un groupe et me permettre de continuer à jouer. »
Elle participe aux Interligues Softball en 2000 et rejoint l’équipe des Meyzieu Cards. Puis les Lyon Diamonds (aujourd’hui disparus) avec qui elle joue deux Coupes d’Europe.
« Ma première en 2003, c’est mon meilleur souvenir sur un terrain, une expérience humaine incroyable. Une belle troisième place, avec une finale manquée de peu et des souvenirs inoubliables, notamment la cérémonie d’ouverture. »
Après sa dernière Coupe d’Europe en 2013 avec les Cards, à son retour d’une année à l’étranger, elle quitte la région pour s’installer un an à Orléans puis à Caen, où elle vit depuis.
« J’ai tourné la page en quittant la région Rhône-Alpes, après 20 belles années passées à jouer avec mes amies. J’ai gardé quelques contacts là-bas mais je ne joue plus. »
Elle assouvit désormais sa passion autrement, à travers les médias, ne ressentant plus le besoin de jouer pour rester en contact avec le sport.
Devenue fan de baseball, elle s’est intéressée à l’histoire de ce sport et s’est rendue en Amérique du Nord pour voir des matchs MLB. C’est par hasard qu’elle découvre l’existence de “The Strike Out France”, un jour sur X (Twitter). Elle envoie un message et se rend disponible pour contribuer.
« Je travaille en matinale, je me lève tôt et peux relayer l’actualité MLB de la nuit. Le site a grandi et je me suis mise à produire plus de contenu (tweets, articles, podcasts). Un grand moment pour moi a été la possibilité d’être accréditée pour les MLB London Series en 2023, avec Martin Casamatta (les deux fondateurs du site, Jean-Sébastien et Bastien, l’avaient été en 2019). J’ai pu aller sur le terrain, interviewer les joueurs et discuter avec des journalistes états-uniens comme Ken Rosenthal et Michael Kay. Une expérience incroyable. »
TSO lui permet de relier deux passions, le sport et le journalisme et de contribuer, à sa manière, au développement du baseball softball français en aidant à sa promotion.
De son rôle d’observatrice extérieur depuis 10 ans, elle est heureuse de voir comment les choses ont évolué, comme par exemple le fait que les filles et femmes puissent désormais jouer au baseball à n’importe quel âge (« J’aimerais avoir 20 ans de moins ! ») et de voir qu’on parle plus de baseball softball que dans le passé.
Petit clin d’œil, à l’instar du baseball le football est désormais plus ouvert à la pratique féminine et Marion y joue depuis trois ans, ce qui lui aura enfin permis d’assouvir sa première passion, celle du ballon rond.
« De manière générale, le sport féminin bénéficie de plus d’exposition, à travers les équipes nationales et le baseball le vit aussi, par exemple ici à Caen avec Camille Foucher (lanceuse en Équipe de France et du club des Phenix de Caen). »
« Je pense qu’il est important de redire qu’il faut persévérer quand on est une fille, qu’il ne faut pas abandonner, » et d’y voir un exemple concret avec Mélissa Mayeux, inscrite sur la liste d’éligibilité de la MLB qui a ensuite poursuivi son parcours sportif dans le softball collegial aux Etats-Unis et est désormais entraîneur après une courte expérience en ligue professionnelle.
En tant que spectatrice assidue de la MLB, elle trouve que les choses changent avec ces nouvelles règles qui redynamisent la pratique et n’apportent que du positif.
« De quoi contribuer à améliorer l’image et la visibilité d’un sport malheureusement trop confidentiel en France, pour mieux le faire découvrir et aimer. »
Sur le Temple de la Renommée, dont elle vient d’intégrer le comité de sélection, elle apprécie la démarche menée par la Fédération.
« Tout sport doit reconnaître ses figures, joueurs, dirigeants, officiels, bénévoles et cela participe de l’ancrage historique et culturel. C’est une autre façon d’aider à la promotion du sport. »
Retrouvez les contributions de Marion et des autres membres de TSO sur The Strike Out France.
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Chaque mois la Fédération met en lumière une sportive, une officielle, une dirigeante ou une bénévole dans le cadre du format Femmes de Sport.
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