Fédéral

Publication } 06-11-2025

Crédit photo : Glenn GERVOT

Dans ce vingt-cinquième épisode de Femmes de Sport, nous partons à la rencontre de Julie COUTON, Présidente du club des Cougars de Montigny-le-Bretonneux, scoreuse, instructrice et membre de la Commission Fédérale de Scorage et Statistiques (CFSS).

Née le 11 avril 1980 à Saint Cyr l’Ecole (Yvelines), Julie découvre nos disciplines par l’intermédiaire de ses frères, déjà licenciés au club des Cougars.

« L'ancien président, Christophe HERARD, est quelqu'un que je connais depuis que je suis toute petite. Donc comme je connaissais très bien Christophe et que mes deux frères jouaient au club, j'y allais régulièrement. »

À l’époque, elle pratique la danse classique, avant de franchir le pas :

« Un jour, je me suis dit “allez, je vais m’inscrire au Softball”. Et de fil en aiguille, j’ai discuté avec un scoreur, Stéphane CHAMPIGNY. Il manquait du monde au scorage… et c’est comme ça que j’ai passé mon diplôme. »

Julie se met alors au Softball au sein de l’équipe mixte de Montigny-le-Bretonneux et y joue jusqu’en 2007, portée par l’esprit familial du club.

« J’ai un affect particulier pour le club de Montigny. C’est un club très familial. Quand on y va, on sait qu’on va passer un bon moment, même s’il y a parfois des tensions, comme dans toute famille. [...] Je crois que j'ai arrêté en 2007, quand j'étais enceinte. Et puis après, faute de temps, je n'ai pas repris puisque je passais beaucoup de temps à scorer. »

Très vite, elle s’implique davantage dans la vie du club francilien en aidant à la buvette, en étant membre du bureau, puis devient au fil des années un véritable pilier de l’association.

« Assez rapidement, je suis allée aider à la buvette. Et puis, je crois que l'année d'après, je suis rentrée au bureau du club de Montigny. Je crois que j'y suis depuis 2000. Donc ça fait un quart de siècle. Donc voilà, ça fait 25 ans que je suis au bureau. Et je crois que j'ai eu mon diplôme de scorage (à l'époque appelé SD, Scorage départemental) en 2003. Je l'avais passé avec Michel DUSSART. »

Un quart de siècle plus tard, l’Yvelinoise est Présidente des Cougars et assume ce rôle avec humilité.

« Je crois que je vais attaquer la troisième année en tant que présidente du club de Montigny-le-Bretonneux, tout dépendra de l’Assemblée Générale. [...] C'est un peu arrivé comme ça, le rôle de présidente. Ce n'est pas forcément quelque chose qui me tenait à cœur, j'étais vice-présidente et ça m'allait très bien. Je n'aime pas forcément les mises en avant. Rester dans l'ombre, ça me va bien. Je me suis retrouvée présidente, et je l'assume, mais un président, sans tout son bureau, il n'est rien. J'avance avec un super bureau et je pense qu'on arrive à faire de belles choses pour faire avancer le club. En tout cas, moi, en tant que présidente, sans bureau, je ne suis rien », explique-t-elle.

Outre sa casquette de dirigeante, Julie a trouvé une vraie passion dans l’univers du scorage.

« Ce qui m’a plu, c’est que ça m’a aidée à bien comprendre les règles au départ, et surtout à voir le jeu autrement. C'est toute cette analyse du jeu qu'on a quand on score, qu'on n'a pas forcément en regardant les matchs quand on est dans le public. »

Scoreuse depuis 2003, Julie nous décrit ce rôle de l’ombre pourtant essentiel :

« En fait, le scorage, ça permet de retranscrire sur papier tout ce qui se passe sur le terrain. C'est comme quand on lit une histoire à un enfant le soir. Notre feuille de scorage, c'est ça. C'est une histoire racontée sur une feuille de papier. »

Pour elle, être officielle ne se résume pas à une mission technique : c’est aussi une manière de s’immerger pleinement dans le match.

« C'est vrai que quand je suis dans le public et que je ne score pas, j'y suis plus avec des amis. Donc je papote et je ne regarde pas forcément ce qui se passe sur le terrain. C'est vraiment plus des moments conviviaux. Pour moi, le Baseball/Softball, c'est vraiment ça : c'est voir du beau jeu et passer du bon temps avec des amis. Alors que quand je score, je suis hyper focus sur mon match. Et donc, ça me permet de voir plein de choses que je n'aurais pas forcément vu en tant que spectatrice. Et c'est ça que j'apprécie dans le scorage. »

Un engagement en tant que scoreuse, mais aussi en tant qu’instructrice :

« Le scorage, c’est quelque chose que j’affectionne énormément. Ça me détend. Et la formation, j'apprécie tout autant parce qu'il y a un rapport humain qui est très intéressant. Je reviens d'une formation en Occitanie et je trouve que les échanges avec les stagiaires sont très enrichissants. On garde souvent contact et c’est un échange dans les deux sens : ça leur apporte, mais ça m’apporte aussi beaucoup. »

Pour en arriver là, Julie a gravi les échelons pas à pas, au fil des années. Elle nous partage son parcours et les diplômes qu’elle a obtenus.

« A l'époque, j’avais passé le Scoreur départemental (SD) avec Michel DUSSART, ce qui équivaut au SF1 aujourd'hui. Après, j'ai passé mon SR1, ce qui équivaut au SF2, toujours avec Michel DUSSART. J'ai ensuite passé ce qu'ils appelaient le SR2, qui équivaut au SF3, avec Christine FREY. Pour le moment, je me suis arrêtée là. Le SF4, peut-être un jour, je pense, d'ici pas longtemps.

Et puis, j'ai passé mon ISF1, ma formation d'instructeur premier niveau, également avec Christine FREY, en 2016. J'ai eu ces deux instructeurs dans ma vie. Ce sont des personnes qui ont compté pour moi et qui m'ont amenée là où je suis aujourd'hui. Je suis également instructrice Ball Club Z. »

En plus de vingt ans de scorage, la Francilienne a vécu d’innombrables compétitions, mais deux souvenirs ressortent particulièrement à ses yeux.

Le premier, inoubliable et chargé d’émotion :

« Celui qui me marque le plus, c'est le Challenge de France de Baseball 2023. La finale où Montigny gagne… C’était juste après le décès de ma mère. Et à la fin du match, ils crient tous son nom. C’était incroyable. En tant qu'officiel, je n'ai pas pu exploser de joie, mais intérieurement, c'était super beau. Tous, ils ont regardé le ciel et ils ont crié son nom. Pour moi, ça restera une image gravée. »

Le second, une belle reconnaissance :

« L'autre événement que j'ai vraiment apprécié, c'est lorsque Soazik (KLEIN) a eu confiance en moi en me nommant directrice du scorage du Challenge de France féminin de Softball cette année. C'était hyper important pour moi parce que j'ai des personnes à la CFSS qui me tirent vers le haut, dont Soazik, et en me nommant directrice de scorage du Challenge de France : elle m'a fait confiance et c'était une super expérience que j'ai vraiment appréciée. J’ai adoré l’ambiance. Les filles s’encouragent entre les matchs, il y a un vrai esprit collectif et  elles jouent admirablement bien. J'encourage tout le monde à aller voir la discipline. »

Membre de la Commission Fédérale de Scorage et Statistiques (CFSS), Julie nous expose les missions menées par le groupe de travail :

« C'est une commission dirigée par Soazik KLEIN qui travaille sur beaucoup de sujets : sur les diplômes de scorage, entre autres, les manuels de scorage, les nominations pour les finales… Les sujets sont assez vastes. Soazik dirige cette commission d'une main de maître, et vraiment, elle nous aiguille bien et il y a eu une vraie impulsion de cette commission depuis qu’elle en est à la tête. Il y a eu plein de choses mises en place, comme Ball Club Z sur tous les championnats nationaux, et je pense que c'est vraiment apprécié par toutes les personnes qui veulent les suivre. C'est une commission qui fait beaucoup de choses et qui essaye de faire avancer le scorage. »

Sur l’avenir, elle reste lucide :

« Je pense que la digitalisation du scorage, on y vient petit à petit avec Ball Club Z, mais de toute façon, ça ne pourra pas fonctionner qu'avec Ball Club Z. Il faudra toujours le papier, quoi qu'il arrive, parce que les outils numériques, on le sait, à n'importe quel moment, ça peut planter. Le papier restera toujours la valeur sûre. Mais on avance bien, j'ai l'impression qu'on forme quand même de plus en plus de monde et la communauté des scoreurs est vraiment hyper soudée. On s’entraide, on partage, on est toujours là pour s'aider si on a des questions, sur des actions de jeu un peu complexes ou autre, et c’est super. J'adore toute cette communauté de scoreurs. »

À la fois dirigeante et officielle, Julie observe de réelles évolutions autour de la place des femmes dans nos disciplines.

 « Dans le scorage, il y a en effet beaucoup de femmes. Mais je vois de plus en plus d’hommes se former aussi. Ce qui est important, c’est que le scorage, comme l’arbitrage, sont ouverts à tous. En ce qui me concerne, ce n’est pas quelque chose qui me dérange d'être une dirigeante femme. Je pense qu'on peut aussi bien être une bonne dirigeante femme qu'un bon dirigeant homme. Je ne pense pas que ce soit un frein aujourd'hui que d'être une femme pour diriger une association sportive. [...] Je trouve que les communications qui sont faites sont très bien. Il est vrai qu'aujourd'hui, il y a une communication de plus en plus importante et ciblée sur les femmes dans nos disciplines. Les femmes sont de plus en plus mises en avant. »
Crédit photo : Glenn GERVOT

Elle souligne aussi les progrès dans la pratique féminine :

« Mélissa (MAYEUX) a fait beaucoup bouger les choses pour le Baseball. Quelqu'un qu'on connaît bien chez nous, à Montigny. C'est bien parce qu'elle a ouvert pas mal de portes. Aujourd'hui, une jeune femme qui veut commencer à jouer au Baseball sait qu'elle aura possibilité de jouer. Chose qui, à l'époque, quand Mélissa était petite, était un peu plus compliqué et c'était des débats que j'avais avec elle, quand elle était petite. Puisque j'avais aussi coaché les tout-petits. J'avais arrêté quand j'étais enceinte. [...]

Je trouve que c'est bien aujourd'hui, pour une jeune fille, de lui dire qu'elle a la possibilité de faire du Baseball ou du Softball. C'est quelque chose qu'on met en avant chez nous, à Montigny. Quand il y a une jeune fille qui s'inscrit, si elle s'inscrit en Baseball, on lui offre la licence Softball, et si elle s'inscrit en Softball, on lui offre la licence Baseball, pour qu'elle puisse pratiquer les deux disciplines. On ne met pas de barrières. Chez nous, elles ont le droit de pratiquer les deux, elles ont automatiquement la double licence et choisiront d'elles-mêmes. »

Après tant d’années d’engagement, Julie est très reconnaissante envers toutes celles et ceux qui l’ont accompagnée.

 « Je suis entrée dans le Baseball grâce à mes frères. Et puis il y a toute cette communauté de scoreurs, des personnes qui je pense se reconnaîtront, qui me tirent vers le haut en me poussant hors de ma zone de confort. [...] Il y a tous les gens que j'ai côtoyés un peu partout dans tous les clubs. Donc, ça fait beaucoup de monde. Plus tous ceux qui nous ont formé et tous ceux qui étaient là et qui ne sont plus là. Et malheureusement, il y en a beaucoup. Sans oublier tous les gens croisés dans les clubs, les formateurs... Le Baseball et le Softball, c’est une belle communauté. »

Avant de penser à la saison prochaine, l’Yvelinoise compte bien souffler un peu :

« Les championnats jeunes viennent de se terminer, donc on va se reposer un peu avant d’attaquer les formations hivernales pour tous les nouveaux scoreurs. Pour ensuite rattaquer en pleine forme la nouvelle saison à venir, qui sera bien remplie. »

À travers son implication bénévole, Julie COUTON incarne un modèle inspirant de femme dirigeante et officielle, et contribue avec humilité et passion au rayonnement de son club et au développement du scorage au niveau national.

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