Fédéral
Publication } 20-09-2024
Dans ce quinzième épisode de Femmes de Sport, nous partons à la rencontre de Céline LASSAIGNE, Manager de l’Équipe de France féminine Senior de Softball et responsable du Pôle France Softball de Boulouris.
Née à Cagnes-sur-Mer le 11 mai 1979, Céline commence le Softball en 1994. Sportive depuis toujours, elle découvre nos disciplines lors d’une colonie de vacances en pratiquant d’abord le Baseball. De retour chez elle, elle cherche un club et s’inscrit alors au Cavigal de Nice, à l’époque champion de France et entraîné par Claude ACHILLE (exerçant également en équipe de France).
“Je crois que ma première année en équipe de France était en 1995 (Senior). En 1996, j’étais dans l’équipe de France Junior, et ensuite j’ai enchaîné toutes les équipes de France jusqu’à ce que j’arrête en 2013.”
En parallèle, elle étudie en STAPS et part aux États-Unis en fin de licence afin d’acquérir de l’expérience.
“Je suis partie faire un stage durant lequel je me suis faite draftée (récupérée) par une université dans le Nebraska.”
En effet, Céline intègre les Bulldogs de Concordia University en NAIA (États-Unis). La Sudiste y joue deux ans et y termine ses années d’études. Par la suite, elle revient en France et reprend ainsi à jouer avec l’équipe nationale de Softball. Elle remporte 21 championnats de France et de nombreuses récompenses individuelles en Division 1 (D1) et sous le maillot bleu, dont trois titres de MVP en D1. Céline détient notamment le record de sélections chez les Bleues (75).
Elle passe par plusieurs clubs français de D1 (Cavigal de Nice puis Comanches de Toulon/Saint-Raphaël), avant de s’essayer au professorat de sport.
“Je pars à l’INSEP, je fais une formation d’un peu plus d’un an. Je rencontre à l’époque la Manager / Head coach de l’équipe nationale de Grande-Bretagne. On accroche bien et elle me propose un job en Angleterre. C’était un job de coaching pour Baseball Softball UK, donc la Fédération.”
Céline s’engage professionnellement avec la Fédération britannique durant trois ans, de 2008 à 2011. En parallèle, elle est nommée Assistante coach de l’équipe nationale de Softball de Grande-Bretagne.
“C’est là que ma carrière de coaching a vraiment commencé.”
Une expérience très enrichissante, au cours de laquelle l’équipe britannique finit vice-championne d’Europe et participe à deux Championnats du monde.
Par la suite, la Française rentre dans l’hexagone et travaille en tant que professeure d’EPS. Une opportunité de stage en Australie s’offre ensuite à elle, lui permettant de jouer et de coacher à côté de Sydney sur une période de six mois.
“C’est vraiment toutes ces expériences qui m’ont construite.”
En 2005, Céline devient la première française à signer un contrat professionnel en Softball avec les Nebraska Comets de la National Pro Fastpitch (États-Unis), composée d’anciennes joueuses de première division.
C’est quelques années plus tard, que la Sudiste est contactée par Stephen LESFARGUES (Directeur Technique National de la FFBS).
“En 2012 ou 2013 je crois. [...] Il m’a dit qu’il cherchait quelqu’un pour reprendre le Pôle France Softball. C’est vraiment ce vers quoi je voulais aller donc j’ai accepté, et ça venait en même temps avec le managérat de l’équipe nationale Senior de Softball féminin. J'occupe ce poste depuis 2014 à la Fédération.”
Un rôle de manager à la fois passionnant et complexe, que Céline décrit comme étant “tous les jours différent”.
“Parce que c’est de l’humain. Et à chaque campagne nationale ou internationale, tu as des athlètes qui sont différentes, des athlètes qui ont mûri, ce sont des femmes alors cela passe de l’adolescente à la femme, etc.”
Outre la gestion de l’humain, c’est aussi le côté “très tactique” du Softball qui passionne la coach.
“Mon job, je le vois vraiment, comme j’aime bien le dire, comme un peu un chef d’orchestre. C’est-à-dire que j’essaie de m’entourer, au niveau du staff, de gens qui sont complémentaires, donc qui n’ont pas forcément la même manière de fonctionner que moi, mais avec toujours cette capacité d’échanger pour que l’on ait un staff qui arrive à avoir tout le panel des compétences pour réussir.”
Un travail qui nécessite également un apprentissage quotidien que Céline ne laisse pas au hasard.
“Je le vois aussi comme le fait d’apprendre au quotidien. [...] Je fais des formations, même moi personnellement. Je vais me développer sur de la préparation mentale, etc. Je pense que c’est aussi la complexité de ce job : c’est qu’on en a jamais fait le tour.”
À la base seule sur le volet Softball, Céline évoque l’arrivée de Charline GARTNER il y a deux ans.
“C’est vrai que ça m’a énormément aidé sur l’accompagnement de ces athlètes.”
Céline remercie également Stephen LESFARGUES pour la confiance accordée depuis ses débuts.
Lorsqu’on lui demande ce que symbolise le fait de représenter la France, la Manager nous évoque directement l’attachement au maillot.
“C’est très compliqué à décrire parce qu’à chaque fois qu’on a le maillot et qu’on va chanter une Marseillaise, j’ai l’impression de vivre un moment unique que très peu de gens ont la chance de vivre. Donc c’est vraiment ce sentiment là de vivre quelque chose d’extraordinaire, en tant que joueuse et que coach. On le vit à fond, on le respecte et du coup on ne peut que donner tout ce que l’on a !”
Un sentiment de fierté, qui inspire le respect.
“Cette valeur-là, ce respect est très important. Raina HUNTER le transmet dans les collectifs jeunes, et nous on le transmet sur les collectifs un peu plus âgés, on continue sur les U22 et les Seniors.”
Lors de son parcours, Céline a toujours relativisé et gardé le positif de l’ensemble de ses expériences. Un optimisme qui lui a permis d’avancer sans embûches tout au long de sa carrière.
“En fait, quand je me lance dans quelque chose, je n’ai pas peur de ne pas y arriver. Je me dis, de toute façon : je fais mon maximum. Donc si j’arrive à atteindre mon objectif, c’est cool. Si je n’y arrive pas : on réajuste. [...] Après j’ai eu de la chance aussi, mais dans ma carrière j’ai plein de choses qui se sont bien alignées. C’est vrai qu’en tant que joueuse, je n’ai pas ressenti d’avoir connu beaucoup d’obstacles. Après c’est toujours la vision que chacun a des choses.”
Concernant ses prochaines échéances suite au Championnat d’Europe U22 de Softball féminin, Céline accompagnait début septembre les Bleues pour le Championnat d’Europe Senior de Softball.
Le prochain rassemblement sera une nouvelle fois le Championnat d’Europe Senior l’an prochain, qualificatif pour les phases des Championnats du monde.
Au terme de cet entretien, Céline a souhaité ajouter que, comme l’ensemble des femmes interviewées pour Femmes de sport, leur point commun est la passion.
L’ancienne joueuse internationale espère continuer à faire changer les mentalités sur le Softball et le sport féminin de manière générale, en démontrant au plus grand nombre la beauté de la discipline et ce que les Bleues sont capables de produire !
Le Softball est un sport nécessitant la maîtrise de plusieurs rôles et outils, et c’est notamment ce qui a séduit Céline.
“Ce qui m’a plu, c’est que ça demande énormément de qualités. Parce qu’en fait, tu as une partie avec le gant où tu attrapes la balle, et d’un coup tu changes d’outil et tu dois aller prendre une batte et frapper une balle. Et c’est le seul sport, avec le Baseball, où quand tu vas en défense et en attaque, tu changes complètement d’objet. C’est-à-dire que l’objectif n’est pas du tout le même. Et c’est pour cela que l’on est un sport à maturité très tardive, parce que le développement de toutes ces qualités techniques prend énormément de temps.”
Autre côté attirant du Softball : l’aspect stratégique !
“En Softball, la tactique : c’est un jeu d'échecs ! C’est se dire : comment on va faire avancer la fille qui est là, est-ce que l’on va sacrifier un pion pour faire avancer la reine, et ainsi de suite. Tu as vraiment ton échiquier, et d’autant plus quand tu es coach. Et ça ramène aussi à la confiance et à ce que tu dois travailler avec ton collectif et le staff, parce qu’il y a tellement de confiance que si tu es le pion que l’on sacrifie à un moment donné, ce n’est pas un problème : parce que tu vois l’échiquier sur son ensemble, et tu sais que c’est en faisant ça que la reine va pouvoir avancer et éliminer le roi.”
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